Je soupirai en penchant la tête vers l'arrière en faisant cliqueter cette maudite chaîne que j'avais autour du cou, exaspéré par leur imbécilité. Jamais ils ne changeront... Je me demande qui leur a fait leur éducation. Ça ne devait pas être Einstein ou un autre génie. - Je pourrais vous dire la vérité, mais faudrait d'abord que tu t'achètes un peu d'intelligence pour ça. Je sursaute en entendant la voix d'Alexandra et je la regarde d'une manière inquiète pour lui indiquer de ne rien faire. La réponse du chasseur me fit ricaner un peu malgré moi. - C'est ce que je disais... C'est en voyant les autres instruments qu'ils approchèrent de celle que j'aime que je commençai à avoir peur pour elle. Je m'avançai un peu, mais reculai rapidement à l'odeur de la barre de clou, me plaquant le dos au mur en me tenant le plus loin possible de cette dernière. Je regardai durement le chasseur et serrai les dents. - Parce que c'est impossible qu'il y ait une autre raison?! Réveille un peu! Puisque que je la reconduisais chez elle, la dame te le dit aussi...bravo la galanterie de traiter une femme de menteuse! Avant que moi je m'énerve, ce fut Alex et j'aurais bien voulu l'en empêcher. En voyant la lame, je tirai sur mes chaînes. - Non! Je revis le chasseur revenir vers moi et ma rage commençais à réellement monter. Près de moi, la température s'éleva et j'aurais presque pu transpercer ce chasseur des yeux. - Abi In Malam! D'une voix plus grave, je n'ai moi-même pas tout à fait compris ce que je lui avait dit avant quelques secondes. Je réalisai que je venais de le maudire en lui disant d'aller au diable. Pendant cet instant, j'avais perdu ma conscience. C'est ce que je craignais le plus après le fait qu'on puisse blesser Alex, par eux ou par moi. Un chasseur n'a peut-être pas beaucoup d'intelligence, mais je sais que la violence et la torture ne les effraient pas. Ils s'en font même un plaisir avec ceux de ma race. C'est en y réfléchissant que je compris l'odeur fétide qui était devant moi...de l'eau bénite. Je regardai la barre en m'en éloignant mais je ne pouvais pas être plus loin que ça qui était une trop petite distance a mon goût de sorte que me pencher suffirait pour que je l'atteigne.

Je voulu m'excuser ou simplement leur expliquer que je n'ai jamais voulu dire ça, mais je n'en eut pas le temps. Je ne fis pas que sentir l'odeur, cette fois. En me frappant, je tombai direct sur cette barre et hurlai de douleur. Inutile d'avoir des yeux derrière la tête pour voir leurs sourires. Je n'entendais que leurs insultes et ne faisais que sentir leurs coups et cette eau bénite qui me brûlait au ventre. Une fois, j'en ressentis couler sur ma nuque. Moi qui pensait que ça leur suffirait, ils continuèrent jusqu'à ce que mon corps n'en puisse plus et me porte à l'inconscience. À un moment, j'entrouvris les yeux. On aurait dit que des années s'étaient écoulées. Je sentais une surface dur sous mon corps endoloris et réalisai que c'était le sol. Je n'arrivai pas à bouger un seul muscle sauf tourner un peu la tête. C'est là qu'après que ma vue me le permette, que je vis l'image flou d'Alexandra qui semblait paniquée. Je voulu dire son nom, mais je ne fis que le murmurai. Énervé de mon état, je refusai de me laisser mettre à terre si je puis dire, et tentai de me lever. Mes bras tremblaient et j'avais horriblement mal. Je finis par réussir me retourner sur le dos et haletait un moment en fermant les yeux, le temps que la douleur s'apaise un peu. Je pris alors un instant pour regarder ce qui m'entourait et comprit que nous étions ailleurs. L'endroit ressemblait à ces chambres psychiatriques ou les cellules de prison. Je ne savais dire où nous étions, je n'y étais jamais allé. Une fois de plus, je voulu me redresser. Avec beaucoup de mal, j'ai su ramper jusqu'à Alexandra, mais je fus bloqué par une paroi transparente, probablement un mur de verre. Je me soulevai un peu sur mon avant-bras et posai ma main contre la vitrine. - Alex...Alexandra... Dans quoi est-ce que je l'avais embarqué..Je m'en voulais tant. Je la regardai pour voir si elle était blessée et elle semblait bien aller. J'aurais pu lui dire que tout irait bien, qu'elle n'a pas à s'inquiéter et que tout rentrera dans l'ordre rapidement, mais d'un côté je ne voulais pas lui mentir ni lui faire de faux espoir. Dans mon coeur, je gardai une lueur qu'on finirait par s'en sortir. En tout cas, je l'espérais beaucoup pour elle.

Je hochai légèrement la tête à ce qu'elle disait et m'appuyai contre le mur de verre pour essayer de me lever. La douleur étant trop grande je ne pu le faire et retombai a quatre pattes. Dans cette situation, je me suis senti comme un chien battu pour rien par un maître stupide qui passe sa frustration sur lui. Pourtant, j'étais déterminé à ne pas les blesser même si ces chasseurs le mériteraient. Je ne voulais que parler et m'expliquer pour que tout retourne à la normale...enfin presque. J'entendis des pas et vis l'homme qui nous regardait par la vitre de cellule. Je me souvenais de lui. C'était le sergent qui avait tué un démon en punition de ses meurtres. s'ils l'ont fait venir, je ne crois pas que je m'en tirerai facilement. Ses nombreuses décorations vantardes montraient son expérience et il devait en avoir vu d'autre. Suis-je le seul démon à avoir fait passé une ange? C'est si unique que ça? Il y a surement quelque chose que je ne comprends pas, Je n'ai tué personne. Le chasseur ouvrit la porte de mon côté et s'approcha de moi, ignorant Alexandra. - Lève-toi. Je levai légèrement la tête pour le voir, mais n'ayant pas répondu à son ordre, il me poussa de son pied sur mon épaule, me faisant tomber sur le dos. La douleur me fit grimacer. - Lève-toi, j'ai dis. Je me retournai sur le ventre et m'appuyai contre la paroi à nouveau pour essayer de le faire. Voyant que je ne quittais pas le sol, il me prit pas le col et me leva pour me mettre sur mes deux pieds alors que je tenais à peine. Je restais la main appuyée contre le mur de verre et essayais d'oublier la douleur. - Maintenant, parle. Le douleur au ventre était si grande que je n'arrivais pas à prononcer un mot. Je sentit sa main prendre mon cou. - Parle! Par réflexe, je posai mon autre main sur la sienne mais l'eau bénite qui le recouvrait me brûla et je geignis. - Je suis désolé...mais ...lâchez-moi... Je vis alors une expression un peu de surprise sur son visage quasi impassible. Il hésita, mais s'accroupit et me lâcha avant que je retombe sur mes quatre membres. J'haletai un peu et il attendit. Je voyais que la porte était toujours ouverte, mais je n'avais pas la force pour m'y rendre et même si je l'avais, mieux vaut rester ici et faire ce qu'il dit, étant maintenant habitué de me faire dire des ordres dans cet endroit. - Je voulais seulement qu'elle parte...pour qu'elle ne soit pas blessé... Un coup sur ma joue me fit tomber sur le côté. - Menteur, un démon de ta race ne fait pas ça. Je me redressai à nouveau. - Je vous le jure...laissez la partir...si vous voulez me garder...mais pas elle... Le chef fronça les sourcils mais finis par faire signe au garde à l'extérieur de fermer ma porte et ouvrit celle d'Alexandra. Je fus soulagé qu'il la libère et baissai la tête pour lui demander de ne pas la laisser ici même si elle le demande et le remerciai.

Il valait mieux pour elle de l'éloigner d'ici. Ses cris me brisèrent le coeur, mais je gardai la tête baissée, cachant difficilement ma peine. J'allais tout faire pour revenir près d'elle et il n'était pas question de mourir ici. Je ne voulais blesser personne au départ. Malheureusement, je crains de devoir passer outre de cette convention pour ma vie et celle d'Alexandra. Lorsqu'ils l’emmenèrent, je levai la tête vers elle et lui dit un je t'aime sur les lèvres avant qu'elle ne disparaisse. La suite fut assez brusque et violente. Ce que je craignais arriva..je perdis mon sang-froid. Par chance, j'avais fait en sorte d'éloigner Alexandra avant que cela n'arrive. La raconter serait une pure histoire d'horreur que je préfère ne pas réciter. De plus, je m'en souviens qu'à moitié. J'ai du succomber encore à mon instinct, ce qui expliquerait ce trou de mémoire. Néanmoins, je suis parti après avoir fait un bain de sang à l'intérieur. Je vis le garde malmener Alexandra et l'embarquer. Je pu les rattraper et après avoir fait un ravage du véhicule ainsi que les corps que cette fois je n'eus qu'à assommer. Je portai ma belle inconsciente et pu me rendre au Bronx avant le coup de minuit comme dans les contes de fées qui n'en ai pas un. Je l'étendis doucement dans son lit et posai un baiser sur son front. - je suis désolé Alexandra...ça n'aurait pas dû arriver...Tout ira bien maintenant... Puis partit à la salle de bain pour sortir tout le nécessaire à soigner mes blessures. Je sortis donc l'alcool, le fil à coudre et une aiguille, des ciseaux, des bandages et une lame de couteau. puis j'allai au salon où j'allumai un feu. Je m'assis sur le sol, le dos contre le sofa et étalai mes instruments avant de retirer mon chandail et trouver chacune de mes blessures.   Je soupirai et allai chercher ce qui me manquait, soit deux bassine d'eau chaude et deux linges. Je fis couler l'alcool dans l'une d'elle et y déposai le tissu. La suite me prit un moment avant de commencer et plusieurs grandes respirations, sachant que cela serait douloureux. Je ne voulais pas non plus réveiller Alexandra. Je décidai donc en premier d'enlever les chaînes qui restaient sur moi. Une fois fini, je du à nouveau me préparer à ces opérations. Cependant, j'entendis mon ange pleurer et je me levai du sol difficilement pour paraître dans le cadre de sa chambre dans un piteux état, près de m'écrouler. - Alexandra...

En la voyant lever la tête vers moi, je craignis sa rancune que je ressentais dans son coeur. Sa tristesse me brisa, mais au moins elle était sauve. J'espérai entendre une phrase,un mot, un tout petit mot, mais rien. Elle approcha et je su que je devais me taire pour le moment. En fait, je ne sais pas comment réagir et je la laisse faire. Elle approcha et j'eus un espoir qui s'envola rapidement. Je grimaçai à la douleur pour éviter de geindre lorsqu'elle m'aida a me déplacer. Sans son appui, mon corps aurait déjà jonché le sol. Elle m'étendit et je ne pu réprimer une légère plainte.En la voyant illuminer ses mains, je failli me redresser pour protester, mais je ne pouvais pas appliquer ce mouvement en pratique sans me causer d'autres douleurs. Je la laissai donc faire en patientant, de plus en plus soulagé et libéré. Dommage que les démons n'aient pas ce pouvoir aussi développé que les anges. J'attendis et entendit sa douce voix qui m'avait manqué, qui semblait moins alarmée malgré que ce n'était pas des mots que je voulais entendre. Sur un élan,je me redressai et la prit dans mes bras, ayant besoin de son contact comme pour me convaincre qu'elle était bien vivante, bien réelle. Je sentis son odeur, la douceur de sa peau, ses cheveux soyeux, son corps contre le mien, ma bien aimée dans mes bras.Je la serrai contre moi et fermai les yeux sur son épaule. - Tu n'as rien...j'ai cru que je n'arriverais pas à sortir à temps... J'espérais qu'elle partage le même sentiment de soulagement et qu'elle ressentirait tout l'amour que je lui voue pour calmer sa colère, tarir ses larmes et faire cesser sa tristesse. Je ne voulais que son bonheur et si elle n'aurait pas sortit avant moi, elle serait morte alors que moi je serais devenu probablement incontrôlable. C'est bien la première chose qui m'a mit en garde de la fréquenter. Je n'ai rien contre elle bien au contraire, mais c'est moi qui pourrait être un danger potentiel pour sa vie alors que je suis censé la combler et non la tuer.